Les outils sensoriels

Il est courant d’utiliser un gilet lesté pour obtenir cette sensation de compression pour ne plus avoir (ou réduire) cette impression de corps « éparpillé ». Le manque de discrétion de cet outil peut-être problématique lors de sorties ou au travail. Une alternative est l’utilisation de sous-vêtements techniques très proches du corps qui apportent aussi une sensation de compression, mais avec une discrétion totale :

Voici quelques exemples (liens non sponsorisés) :

👕 Sous maillots été de vélo (www.ekoi.fr)

👕 Sous-vêtement ultralight (www.decathlon.fr)

Contextes et réponses appropriées

C’est un sujet très vaste qui devrait idéalement être traité au cas par cas, c’est-à-dire qu’il faut déterminer le bon outil en fonction du contexte. Par exemple, le contexte « je marche en ville le bruit des voitures et du reste de l’environnement sont insupportables », un outil possible serait d’utiliser un casque antibruit ; alors que si le contexte est « je suis musicienne, mais lorsque je joue avec mon groupe en concert le son est trop fort », l’outil pourrait être des bouchons d’oreilles sur mesure faits pour réduire les sons en les dénaturant le moins possible.

Je ne vais pas faire ici une étude de toutes les solutions possibles (désolé, ça viendra peut-être un jour), je vais simplement parler de ma propre expérience de personne hypersensible au bruit et présenter les outils que j’utilise dans ma vie quotidienne.

Comment réduire les sons

Avant de présenter mes outils, voici les moyens (que je connais, j’en oublie peut-être) pour réduire les nuisances sonores :

Arrêter le bruit à la source : c’est la solution idéale, mais bon, si vous êtes arrivés ici c’est que cette solution n’est pas envisageable.

Construire une salle insonorisée : je n’ai pas les connaissances nécessaires pour en parler et je n’ai pas expérimenté cela, alors je n’en parlerai pas ici.

Les protections auditives passives : il s’agit d’utiliser un objet composé d’un ou plusieurs matériaux isolants phoniques qui va protéger les oreilles du bruit. C’est le plus courant, on y trouve ici les bouchons d’oreilles ou casques antibruits. L’avantage de ce type de protection est la simplicité d’usage et le coût.

Les protections auditives actives : c’est un dispositif électronique qui « écoute » l’environnement sonore et envoie dans l’oreille des ondes inversées pour « annuler » les bruits extérieurs.

Mes outils

À la maison pour bricoler

Il y a quelques années j’utilisais des casques de chantier « premier prix ». Si vous avez un budget limité, cela peut fonctionner, mais ils sont peu efficaces et fragiles (l’arceau plastique se casse facilement).

À mon domicile pour me protéger des bruits domestiques ou de voisinage

C’est vraiment très efficace pour certains types de bruits (comme la machine à laver le linge), mais cela est beaucoup moins efficace pour réduire le son des voix (par exemple de la télévision ou du voisin qui parle très fort dehors). Le son est plutôt bon, le gros défaut pour moi est le bruit blanc qui est ajouté lorsqu’on enclenche la réduction active. Si je mets un peu de musique ça va j’arrive à faire abstraction de ce bruit blanc, mais lorsque je l’active sans rien écouter, il peut arriver que cela m’agace très fortement… ça dépend de l’humeur du moment et de la fatigue.

Note : ce modèle n’est plus commercialisé, mais vous pouvez encore le trouver d’occasion. Si vous en trouvez un d’occasion dont les coussinets sont abimés (ce qui est assez probable), il est possible de les remplacer, je l’ai fait avec le mien, c’est facile et cela redonne une seconde vie à cet appareil. Sinon, il est possible de se tourner vers les modèles plus récents et neufs, mais le prix est élevé (environ 270€ : https://www.sony.fr/electronics/casque-bandeau/wh-1000xm5).

En dehors du domicile (ville, voiture, concert, restaurant)

Jusqu’en 2024 j’utilisais mon casque Sony WH-1000XM3 dont je parlais ci-dessus. Mais avec les années et suite à un burn-out autistique mes hypersensorialités se sont renforcées, je devais alors utiliser de plus en plus souvent mon casque et cela devenait gênant : son encombrement peut être un handicap lorsque l’on a besoin de voyager sans sac, dans certains lieux cela attire le regard des autres ce qui n’est pas toujours facile à vivre (notamment lorsque l’on a beaucoup dépensé d’énergie dans sa vie à essayer de passer inaperçu) et pour finir son efficacité relative dans les lieux où les gens parlent fort. J’ai donc investi dans des écouteurs à réduction de bruits, qui sont plus efficaces et beaucoup plus discrets.

Et au travail alors ?

Il s’agit d’un cas à part, car en fonction des métiers et conditions de travail, des normes de sécurité s’imposent. Je n’ai pas les compétences pour en parler, il faut plutôt vous tourner vers votre employeur ou la médecine du travail.

Pour aller plus loin sur le sujet, vous pouvez aussi consulter le PDF téléchargeable sur le site de l’INRS ( https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206510) qui donne des explications beaucoup plus détaillées que les miennes.

OK, super, il y a pas mal d’options, mais cela coûte super cher, comment faire ?

Si vous êtes en emploi, il est possible de se tourner vers la médecine du travail et Cap Emploi pour avoir potentiellement des aides financières ou prises en charge totales des protections auditives. Ce n’est pas la médecine du travail qui va financer l’achat de l’appareil, mais elle peut demander (mais pas imposer) à l’employeur de le faire et Cap Emploi peut participer financièrement si cela est justifié pour votre maintien dans l’emploi.

Concernant les aides possibles lorsque l’on ne travaille pas, il est possible de faire une demande de PCH (Prestation Compensatoire du Handicap) qui permet de financer des casques audio jusqu’à une certaine somme (on m’a informé d’un dossier dont la prise en charge a été de 150€, mais ceci n’est pas une règle, c’est juste un exemple d’une seule demande). Cette demande ne peut être faite que si l’on a déjà un dossier à la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Si c’est bien le cas, il est alors possible de faire une demande de PCH à la MDPH en envoyant les devis de plusieurs casques ou écouteurs (il est conseillé d’avoir une fourchette de prix assez similaire entre les différentes propositions) pour obtenir un éventuel accord. Une fois notifié de l’accord, il faut envoyer la facture qui déclenchera un remboursement (je ne connais pas les délais de remboursement).

À mon domicile

Je suis en train de revoir la majorité de mes éclairages pour les rendre plus compatibles avec mon hypersensorialité aux forts contrastes lumières (ou de couleurs). Voilà les choses que j’ai modifié :

Pour avoir une lumière agréable (pour moi), j’ai besoin d’avoir plusieurs sources lumineuses dans chaque pièce, dès que possible j’essaie de multiplier les lampes avec un éclairage tamisé (mais quand même suffisamment lumineux parce que je n’aime pas être dans un environnement trop sombre. Alors, oui, c’est délicat de définir le « bon » éclairage, mais après quelques années de galères je suis arrivé à deux options :

• Avoir des luminaires avec ampoules LED standards (douille E27 par exemple) que l’on peut changer facilement jusqu’à trouver le bon éclairage. Cela fonctionne très bien, j’en ai dans mon salon depuis des années, j’en suis très satisfait.
• Depuis peu j’ai installé des luminaires LED CCT avec variateur, et là c’est une révolution pour moi ! Il s’agit de luminaire où l’on peut changer l’intensité (c’est classique) mais aussi la température de couleur, et ce point change tout. En fonction de ma fatigue ou de l’activité que je fais je peux régler ces deux paramètres c’est vraiment génial, je trouve enfin un éclairage qui correspond à mes besoins à géométrie variable.

À l’extérieur du domicile (nature, ville, voiture, restaurant, HdJ, etc.)

Pour moi, il y a deux outils que beaucoup utilisent déjà : les lunettes de soleil et la casquette.

N’étant pas du tout un expert dans le domaine, je passe « la parole » à Lucie qui a eu la gentillesse de partager son expertise ici en publiant un article sur les lunettes de soleil.